Dubaï redéfinit le futur du travail. Avec un nouveau programme pilote, le gouvernement introduit la semaine de quatre jours et des horaires flexibles pour certains employés du secteur public. Une initiative ambitieuse qui vise à accroître la productivité, améliorer la qualité de vie et amorcer une transformation culturelle dans les environnements professionnels du Golfe.
Jeudi matin, 8h10. Dans un bureau moderne du quartier d’Al Qusais, les écrans s’allument doucement, les cafés moussent, et les sourires sont au rendez-vous. Amal, coordinatrice de projet à l’Autorité des routes et transports de Dubaï (RTA), termine déjà sa semaine de travail. Demain, c’est repos. Et le surlendemain aussi.
« Je me sens libre », confie-t-elle en rangeant son ordinateur portable. « J’ai du temps pour mes enfants, pour moi. Je respire. »
La révolution est en marche. Le gouvernement de Dubaï a lancé un projet pilote permettant à certains fonctionnaires de choisir entre une semaine de quatre jours ou des horaires flexibles, avec des débuts de journée entre 6h30 et 8h30. Une première dans la région.
Seuls quelques départements, comme la RTA, participent pour l’instant, et la participation reste volontaire. Les employés doivent néanmoins atteindre des objectifs de performance bien précis. Le message est clair : travailler moins, mais mieux.
« L’autonomie donne de l’élan », affirme Ahmed Al Marri, directeur de la stratégie RH. « Les gens sont plus concentrés, plus engagés. »
Inspirée par des modèles en Islande, en Nouvelle-Zélande ou au Royaume-Uni, cette initiative vise à améliorer la qualité de vie tout en stimulant l’efficacité. À Dubaï, le changement est palpable.
Khalid, analyste système, commence désormais sa journée à 7h et termine à 15h. « Je vais à la salle de sport avant le coucher du soleil. C’est nouveau pour moi », dit-il en riant.
Au-delà du bien-être individuel, la ville espère aussi réduire les embouteillages, les émissions de CO₂ et dynamiser les commerces de quartier. Une vraie stratégie urbaine.
Ce nouveau rythme de travail pourrait transformer le marché immobilier. Moins de contraintes horaires signifie plus de liberté géographique. Les familles pourraient quitter le centre pour s’installer dans des zones plus spacieuses et vertes, comme Dubai South ou Al Furjan, sans craindre de longs trajets quotidiens.
Les biens avec bureau à domicile prendront de la valeur, et les espaces de coworking devraient fleurir. Les investisseurs devront s’adapter à ces nouveaux comportements et anticiper une demande croissante pour des logements mêlant confort, connectivité et proximité avec la nature.
Avec cette réforme, Dubaï dessine un nouveau visage de la ville – plus humaine, plus fluide, et pleine d’opportunités pour les investisseurs agiles.